Connaissez-vous Pascal Poot ? Cet homme a fait parler de lui ces derniers jours et surtout de son célèbre « Conservatoire de la tomate ». Au sein de sa ferme dans l’Herault, sur un terrain caillouteux et avec un climat aride il fait pousser des tomates sans eau et sans pesticide.

dscf2578_0Chaque plant de tomates de Pascal produit près de 25kg de tomates. Malgré un climat sec et chaud, sans pesticide et sans engrais ses tomates n’en finissent pas de rougir chaque année.

 

Tout est dans la graine.

Vous vous demandez maintenant quel est le secret de ce Conservatoire à tomate ? Tout est dans la graine ! Pascal les sème une par une avec des gestes attentifs et patients.

Quand l’hiver commence à s’en aller c’est le moment de planter ses graines. Une fois les graines plantées, il place ses jardinières sur des tas de fumier en décomposition. Ce tas de fumier dégage une chaleur de près de 70°. Cette chaleur va permettre aux graines de germer. C’est une technique qui était très utilisée au XIXème siècle par les maraichers parisiens.

Quand les graines ont bien germées, Pascal plante ses quelques milliers de plants de tomates sur son terrain et ne s’en occupe plus jusqu’à la récolte. Pascal explique que « tout le monde essaye de cultiver les légumes en les protégeant le plus possible, moi au contraire j’essaye de les encourager à se défendre eux-mêmes. J’ai commencé à planter des tomates sur ce terrain plein de cailloux il y a une vingtaine d’années, à l’époque il n’y avait pas une goutte d’eau. »

 

Au début, il récoltait des toutes petites tomates. Mais c’est petit à petit en récoltant les graines du des fruits et les semer l’année suivante que ses tomates ont commencé à avoir fière allure.

Beaucoup de chercheurs se sont intéressés à sa façon de faire et ils commencent tout juste à comprendre le mécanisme biologique utilisé pour les tomates de Pascal. En réalité, Pascal met la plante dans les conditions dans lesquelles ils souhaitent qu’elles poussent.

Aujourd’hui Pascal vend ses semences à plusieurs maraichers bio, car en effet ces dernières sont complètement adaptées à des terroirs difficiles et font preuve d’une capacité d’adaptation totale : dans toutes les régions et dans tous les climats.

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Les bons conseils de Pascal.

Pascal a lui-même donné quelques conseils pour choisir ses semences :

  • «  Il faut prendre le fruit le plus tard possible, si possible juste avant les premières gelées »
  • « Les tomates, c’est tout à fait spécial. Quand on ouvre une tomate, les graines sont dans une sorte de gélatine, comme un blanc d’œuf. Cette gélatine empêche les graines de germer à l’intérieur du fruit, qui est chaud et humide. Les graines ne germent pas avant que cette gélatine ait pourri et fermenté. »
  • « Il faut donc faire fermenter les graines. Pour ça il faut ouvrir la tomate, extraire les graineset les laisser plusieurs heures dans leur jus, par exemple dans un saladier. Il va se produire une fermentation lactique.  »
  • « Il faut surveiller la fermentation comme le lait sur le feu, ça peut durer entre 6 et 24 heures mais contrairement à ce qu’on dit, il ne faut pas attendre qu’une pellicule de moisissure apparaisse. On prend une graine on la pose sur la main, si on peut la déplacer avec l’index sans que la gélatine ne vienne avec la graine, c’est que c’est bon. »
  • « Ensuite on passe le tout dans une passoire à thé, on lave à l’eauet on met à sécher. Là on arrive à un taux de germination entre 98% et 100%. »
  • « Le poivron c’est différent, il faut juste laver les graines, lesfaire sécher sur un tamis très fin et les stocker. Pour le piment c’est la même chose mais ça devient dangereux parce que les graines brûlent, c’est très fort, ça passe même à travers les gants. Une fois j’ai récolté les graines d’un cageot de piments d’Espelette sans gant, j’ai dû passer la nuit avec les mains dans l’eau glacée ! »

Sur tous ses bons conseils c’est le moment de filer dans votre jardin et d’organiser vos prochaines semences !

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