Le trash vortex, aussi connu sous le nom de vortex de déchets, de gyre de déchets, de soupe plastique ou encore le 8ème continent est une immense zone de déchets dérivant entre deux eaux dans le Nord du Pacifique.

L’existence du trash vortex à pendant longtemps été remise en question, une zone inexplorée et peu empruntée par les bateaux, le manque d’information, l’absence de photo et de preuve ont laissé place aux doutes et rumeurs en tous genres. Il aura fallu attendre 1997 pour que Charles J. Moore atteste de sa découverte. C’est par hasard au retour d’une course à la voile entre Los Angeles et Honolulu que l’explorateur avait décidé de prendre une route habituellement évitée par les marins, au centre de la gyre du Pacifique Nord, où les pressions sont hautes et les vents faibles. « Jour après jour, je ne voyais pas de dauphins, pas de baleines, pas de poissons, je ne voyais que du plastique », se souvient-il. Cette découverte prouva l’existence d’une zone extrêmement polluée au centre du Pacifique, le trash vortex.


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La naissance du trash vortex

Le 8ème continent se situe dans le Nord-est du pacifique, entre la Californie et Hawaï, une zone de rencontre de courants marins qui, influencés par la rotation de la Terre, s’enroulent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord, et en sens inverse dans l’hémisphère sud. On fait référence au vortex pour décrire ce phénomène de tourbillon qui amène tous les détritus flottants vers le centre de la spirale où ils s’amalgament et d’où ils ne sortent jamais.

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Une soupe de plastique

L’océan est encombré de détritus en tous genres et les plastiques constituent 90 % des déchets flottants, notamment les plastiques non dégradables, voués à dériver dans un tourbillon infini. Malaxés, agressés par le sel et les conditions climatiques, ces objets sont rapidement broyés pour au final finir en petits morceaux de quelques centimètres ou millimètres.

En réalité, le 8ème continent qui effraye et fascine à la fois, ressemble plus à une « soupe de plastique » constituée de quelques macro déchets éparses, mais surtout d’une myriade de petits fragments. Et c’est là une des raisons de la difficulté d’observer ce continent de déchets depuis l’espace ou les airs, et de le photographier. Pas réellement solide, les multitudes de particules naviguent entre deux eaux pour former une immense soupe que l’on ne peut observer qu’à partir du pont d’un bateau.

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Une véritable menace pour l’écosystème

Ce monstre dont la taille a triplé depuis les années 90, s’étend aujourd’hui sur une superficie équivalente à un tiers de la superficie de l’Europe, six fois la superficie de la France, soit plus de 3 millions de km² !

Les poissons mangent les particules de plastiques en pensant que c’est du plancton, les tortues s’étouffent avec les sacs plastiques qu’elles confondent avec des méduses, les oiseaux marins s’en régalent également au péril de leur vie. C’est une immense menace pour l’écosystème surtout quand on sait que le temps nécessaire à la dégradation du plastique est estimé entre 500 et 1000 ans et que les éléments qui les composent sont très toxiques.

C’est au bout du compte toute la chaîne alimentaire qui se retrouve menacée. Ainsi, Greenpeace estime qu’environ 1 million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année de l’ingestion de plastiques. Selon des scientifiques américains de l’Institut Océanographique Scripps, 1 poisson sur 10 ingère du plastique dans le Pacifique Nord, soit 24 000 tonnes de plastiques boulotées par les poissons chaque année dans cette zone

Que pouvons-nous faire pour ne pas contribuer à ce « continent » de déchets ?

Malheureusement, le nettoyage de cet océan de déchets semble insurmontable, la superficie à couvrir est trop importante et les coûts seraient colossaux.

En attendant d’avoir plus d’éléments corroborant l’ampleur de ce phénomène plusieurs missions ont été lancées à l’assaut du trash vortex, comme celles de l‘Algalita Marine Research Foundation, le projet Kaisei, et celle du CNES. Près de 15 ans après sa découverte, cette abomination colossale engendrée par nos activités semble enfin susciter l’intérêt.

Une fois de plus, la surconsommation serait à l’origine de dégradations dont l’ampleur dépasserait la fiction. Plus que jamais, nous avons tous un rôle à jouer, limiter nos déchets et les trier.

Vidéo: Le huitième continent

http://www.youtube.com/watch?v=C1b82uX08wU&feature=player_embedded

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