On ne cesse de le répéter, notre planète est en danger du fait des activités humaines qui la polluent. Alors qu’un 7ème continent de plastique, de près de 3,5 millions de km², se créer dans le nord-est du pacifique, nous continuons à détériorer la planète avec un autre phénomène, le suremballage.

9826-m400-corbis-42-47421405

Le suremballage, qu’est ce que c’est ?

Un suremballage est un emballage jugé excessif car il ne remplit pas une condition ou une fonction jugée nécessaire telle que dans les procédés de fabrication, de conditionnement et de transport, la protection du produit, la sécurité des personnes ou encore l’information du consommateur.
L’aspect marketing du suremballage est le plus souvent dénoncé. Il consiste à ajouter un emballage carton afin de faciliter l’identification visuelle de la marque par le consommateur et de jouer la carte de la différenciation vis à vis de la concurrence.
En effet, l’emballage est la première vision que nous avons d’un produit et pour hélas beaucoup de consommateurs, l’esthétique d’un produit est souvent synonyme de qualité. Le choix du packaging est un des points d’honneur du marketing. Véritable atout de séduction, il permet d’innover dans des domaines où l’innovation n’est plus possible ! Cela est devenu possible en jouant sur l’utilisation que nous avons du produit plutôt que sur le produit en lui-même, par exemple en ajoutant un bec verseur, une poignée ou un verre doseur.
Autre point important, la capacité pour un emballage de véhiculer des valeurs a une marque.

Les effets pervers du suremballage

Tout d’abord, qui dit suremballage dit coût supplémentaire qui vient se répercuter directement sur le consommateur.
Dans le secteur alimentaire, l’emballage représente, jusqu’à 20% du coût du produit fini. Pour les produits de luxe tels que les parfums, ce pourcentage peut même grimper à 65% ! Le consommateur se retrouve ainsi à payer un emballage qui l’importe peu et l’encombre bien souvent plus qu’autre chose.
Du fait du coût de l’emballage plus élevé, les tarifs des produits proposés à la vente augmentent. Pour le consommateur qui l’achète, c’est un coût multiple : à l’achat, puis, par l’acte de tri non rémunéré, et, en s’acquittant de la taxe d’habitation de son logement indexée sur le prix d’achat de poubelles de tri de grandes contenance, des camions de ramassage du salaires des cantonniers, des usines de tri sélectif et de son personnel et de la maintenance de toute cette filière.
Le suremballage à également un coût environnemental non négligeable. Des matières premières et de l’énergie sont consommées, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre, pour le recycler ou le traiter, sont les conséquences du suremballage, ce qui tend à accentuer la pollution environnementale.
L’ampleur des infrastructures de tri sélectif est proportionnelle au volume de suremballage existant. Ces moyens mis en place induisent une pollution environnementale non négligeable.
Le suremballage induit également des dépenses supplémentaires puisqu’il donne lieu à du recyclage de la matière, à de la valorisation organique, à du traitement thermique, du stockage.
90 milliards d’emballages sont jetés chaque année par les Français, ce qui représente 25 % du poids de nos poubelles. En produisant des produits avec moins d’emballage, on peut réduire les déchets de 26 kg par personne et par an.
Cent milliards d’emballages sont jetés chaque année par les Français, soit presque 5 millions de tonnes, composées de plastique (pour moitié), de cellophane, papier, carton, métal… Seule la moitié de ces emballages sera recyclée (52 %), entraînant un gâchis de matériaux et de ressources naturelles, la pollution de notre environnement et la contamination de la chaîne alimentaire.

Comment y remédier ?

Nous pouvons tous agir pour réduire la quantité de déchets générée par le conditionnement des produits de consommation. Tout d’abord nous, consommateurs, en restant vigilants et en évitant l’achat de produits sur-emballés.
Voici quelques astuces afin de luter contre le suremballage :

  • Favoriser l’achat des formats familiaux et éviter les portions individuelles (biscuits, fromages, etc.)
  • Préférer les produits rechargeables
  • Eviter le préemballage des produits agricoles non transformés (fruits, légumes, viande)
  • Utiliser des sacs réutilisables ou des paniers
  • Préférer l’eau du réseau domestique à l’eau embouteillée
  • Ne pas faire soi-même de suremballages inutiles
  • Composter les emballages organiques quand cela est possible ou donner une seconde vie à ses déchets (compost des restes alimentaires, réutilisation ou transformation des objets)
  • Choisir des produits recyclables
  • Privilégier les emballages qui peuvent avoir une seconde vie ! Par exemple le pot de moutarde ou de pate à tartiner qui devient verre de table, la boîte à biscuits ou à thé en métal qui pourra accueillir d’autres biscuits, des pates, du riz ou encore du sucre.
  • Apposer un stop pub

Ensuite c’est au tour des distributeurs qui, petit à petit, devront refuser les produits sur-emballés. Ils peuvent développer la diffusion des produits en vrac ou encore supprimer la distribution des publicités qui envahissent nos boîtes aux lettres. De plus, ils devront prendre conscience que le suremballage peut jouer en leur défaveur vis à vis des consommateurs avertis.

Enfin, l’industriel doit s’engager à réduire le suremballage des produits, la toxicité des matières premières utilisées, proposer des matières recyclables ou encore développer l’offre des produits rechargeables.

Conclusion

Le suremballage est un réel problème dans notre mode de consommation mais il est possible d’y remédier en adoptant de bons réflexes et en exerçant notre œil à identifier les produits sources d’un grand nombre de déchets inutiles. Chaque consommateur peut agir à son échelle, faisant ainsi poids sur les distributeurs et fabricants qui devront adapter leurs méthodes de conditionnement aux nouvelles habitudes d’achat.
Gérer nos déchets c’est important, mais ne pas les produire c’est encore mieux.

Partage moi !