Connu depuis deux millénaires, mais utilisé en Europe depuis un peu plus de deux siècles, le gaz naturel connaît un étonnant retour en force ces dernières années. Sa grande facilité de transport et son coût réduit en ont développé l’usage, à la fois domestique et professionnel. Et son impact écologique, bien moindre par rapport au pétrole et au charbon, en ont fait un candidat idéal pour une transition douce vers les énergies renouvelables.

Une brève histoire du gaz et de ses usages

Comme le pétrole, le gaz fait partie des énergies fossiles, c’est-à-dire qu’il a été produit naturellement au fil de plusieurs dizaines de milliers d’années, et qu’il en existe des quantités limitées. En Chine, les qualités de cette substance sont connues depuis les alentours du IIIe siècle avant J.-C., date du premier puits connu. Mais ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle qu’il a été commercialisé en Europe, plus de cent ans après sa « découverte » par la Grande-Bretagne.

D’abord très localisée, du fait des difficultés d’acheminement, l’utilisation du gaz naturel (essentiellement comme source de lumière) s’est rapidement développée après la Seconde Guerre mondiale, aidée par l’amélioration des systèmes de stockage et des réseaux de distribution. Les deux chocs pétroliers des années 70 ont achevé de propulser le gaz aux premières loges, qui est aujourd’hui une source d’énergie très demandée partout dans le monde.

Le gaz naturel est utilisé dans trois grands secteurs :

  • Le secteur résidentiel (chauffage, production d’eau chaude et cuisson)
  • Le secteur tertiaire (production d’eau chaude, cuisson, climatisation, production d’électricité et de chaleur, carburant GPL)
  • Le secteur industriel (production de chaleur, matière première dans l’industrie chimique, etc.)

À noter que certains fournisseurs de gaz naturel se sont spécialisés dans la distribution aux entreprises, aux professionnels et aux collectivités locales (voir sur ce site).

De l’importance du gaz naturel dans le monde

Tout doucement, le gaz est devenu une source d’énergie indispensable. Les chiffres sont très parlants :

  • Un quart de la consommation énergétique mondiale concerne le gaz naturel
  • 38 % de la consommation de gaz en Europe sont destinés à des usages dans les secteurs résidentiel et tertiaire (30 % dans le monde)
  • 40 milliards de mde gaz naturel sont consommés chaque année en France
  • Les réserves mondiales sont prévues pour aller jusqu’en 2072

(Source Planetoscope)

Gaz et écologie

Le gaz est-il plus écologique que les autres énergies fossiles ? Il est en tout cas présenté comme une excellente transition vers les énergies renouvelables, pour des raisons commerciales (notamment le fait que seuls 10 % du gaz produit sont perdus entre l’extraction et la consommation finale), mais également pour son impact écologique moindre.

Du point de vue commercial, les réserves de gaz naturel sont communément estimées pour durer jusqu’à 2072, tandis que la durée de vie du pétrole est prévue pour une cinquantaine d’années. Toutefois, il est d’autant plus difficile de trouver des chiffres exacts que ceux-ci varient en fonction du taux de croissance, ainsi qu’il est très bien expliqué ici. La raison en est simple : la consommation d’énergie augmente au rythme de la croissance économique. Ce qui donnerait les chiffres suivants :

  • Pétrole : réserves pour 50 ans (croissance à 0 %) ou 31 ans (croissance à 3 %) ;
  • Gaz : réserves pour 59 ou 34 ans ;
  • Charbon : réserves pour 113 ou 49 ans ;
  • Uranium : réserves pour 80 ou 50 ans.

C’est donc essentiellement son impact écologique réduit qui rend le gaz naturel intéressant en termes de transition énergétique. L’or bleu, ainsi qu’on le nomme, ne rejette qu’une infinité de dioxyde de soufre et des quantités d’oxyde d’azote et de dioxyde de carbone bien moindres que les autres énergies fossiles.

L’impact écologique du gaz naturel

Pour autant, l’empreinte écologique du gaz n’est certainement pas neutre. Une fois débarrassé de ses composés annexes (CO2 et H2S, sulfure d’hydrogène), le gaz est constitué d’hydrocarbures : méthane (CH4), éthane (C2H6), propane (C3H8), butane (C4H10) et pentane (C5H12).

Le méthane, qui le compose à 95 %, a des conséquences sur l’environnement : brûlé, il absorbe une partie du rayonnement infrarouge venu de la Terre, qu’il empêche de s’échapper en direction de l’espace. Un phénomène qui, couplé au rejet de dioxyde de carbone et de gaz fréon, contribue au réchauffement des températures de notre planète.

Bien que le méthane ait une durée de vie dans l’air très inférieure à celle du CO2 (25 ans contre plusieurs milliers d’années), son impact écologique est aussi 25 fois supérieur. Enfin, 21 % des émissions de méthane dans le monde sont causées par le gaz naturel.

Il faut ajouter un autre type d’impact écologique du gaz naturel : celui dû à la technique de fracturation hydraulique, qui influe sur les ressources en eau. L’adjonction de produits chimiques contamine l’eau, utilisée en millions de litres pour chaque puits, et une partie de cette eau peut potentiellement se déverser dans les nappes phréatiques.

Le gaz peut-il nous sauver du pétrole ?

Malgré tout, avec un impact écologique moindre par rapport au pétrole et au charbon, le gaz naturel est considéré comme un excellent candidat dans notre transition vers les énergies renouvelables. Plus respectueux de l’environnement, le gaz est désormais globalement préféré au charbon et au mazout pour le fonctionnement des centrales électriques thermiques.

Tandis que les pays industrialisés développent leur consommation de gaz pour tenter de réduire leur dépendance au pétrole, les pays nouvellement industrialisés augmentent rapidement leur demande. Un état de fait qui favorise, et va continuer de favoriser, les grands pays producteurs de gaz naturel comme la Russie ou l’Iran, possesseurs d’une majeure partie des réserves.

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