L’Abeille, la Luciole, l’Eusko ou encore le Stück voici quatre noms parmi les trentaines de monnaies locales qui existent en France. On en compte déjà plusieurs milliers à l’échelle mondiale, alors concrètement comment ça marche ?

« Changer notre rapport à la monnaie. »

En France, ces nouveaux modes d’échanges ont vu le jour au début des années 2002 suite à plusieurs mesures réglementaires prises en faveur de l’Economie Sociale et Solidaire. Le but étant, comme l’explique le philosophe Patrick Viveret, de « changer notre rapport à la monnaie, dégradé. L’enjeu prioritaire étant l’appropriation citoyenne de la monnaie » dans un souci de développer la circulation au niveau local de l’économie réelle.

C’est sous le gouvernement Jospin que le projet « sol » est conçu : la création de diverses monnaies locales en parfaite parité avec l’euro est lancée ! Ces monnaies sont présentées sous forme de coupons-billets et sont utilisables auprès des réseaux de commerçants agrées. Pour adhérer à ces monnaies locales, les partenaires commerciaux doivent prouver qu’ils favorisent les circuits cours, qu’ils respectent l’environnement, les règles sociales du travail et bien entendu l’économie sociale et solidaire.

Consommer local.

Grâce à ces monnaies locales les utilisateurs sont alors certains de consommer plus juste. Ils n’ont qu’à échanger leurs euros contre cette nouvelle monnaie dans une banque coopérative : pour 20 euros échangés, 21 sols à dépenser. Ensuite, l’utilisation est simple. Par exemple à Villeneuve sur Lot, Madame X va chez son boulanger, paye en abeille. Ce dernier réglera également en abeille chez le commerçant d’en face… Une façon certaine de favoriser la consommation de proximité et de développer le commerce local.

 

Source :© Permaculteurs Comment fonctionne le système des monnaies locales complémentaires (MLC) ?

  

Quel avenir pour ces monnaies locales ?

Même si le phénomène des monnaies locales est bien implanté en France, il reste très fragile. Dépendant du dynamisme et de l’engouement des consommateurs, son principal atout est aussi sa principale faiblesse.

Des monnaies d’un autre genre prennent le relais : les monnaies interentreprises comme le wir en Suisse. Mis en place en 1934 dans une banque Suisse pour relancer l’économie locale, cette dernière a tout de même généré près de 1,6 milliards d’euros de chiffre d’affaire depuis sa création.

Ça ne s’arrête pas là, car les grandes villes s’y mettent ! Le 28 Avril 2015, Nantes a lancé sa propre monnaie : SoNantes. Avec de nombreux projets pour développer cette monnaie, Nantes compte bien sensibiliser au maximum ses citoyens à l’utilisation de cette dernière…. Affaire à suivre.

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